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Le martyr Yi Byok



Re-éclaircissement sur la mort
et le martyr de Yi Beok


Chanoine Shim Sang-Tai
Traduction par Kim Chung-Ok



Le premier séminaire pour la béatification et la canonisation des martyrs de l’Eglise catholique de Corée a eu lieu en février 2002 avec le thème «Les fondateurs principaux de l’Eglise catholique de Corée et la foi en Dieu », où on a vu la famille de Kwon Cheol-Shin, celle de Yi Byok et de Lee Seung-Houn avec leur réception de la foi et la question du pour et du contre sur le martyre. Il me semble bien significatif d’avoir ce deuxième séminaire, qui a lieu juste 3 ans après le premier, avec le thème «La mort et le martyre de Yi Byok, fondateur principal de l’Eglise catholique de Corée ». Yi Byok Jean-Baptiste est le pionnier, le fondateur principal de l’Eglise catholique de Corée qui a mis la première pierre et dirigé la fondation de cette Eglise. Cependant, il y a plusieurs opinions qui sont discutés sur lui, depuis des années, entre les historiens et les chercheurs ou les prêtres qui font des recherches dans l’Eglise catholique. D’abord ils sont tous unanimement d’accord sur la date de sa naissance en 1754, mais jusqu’à aujourd’hui ils sont partagés par leur opinion différente sur l’année et la cause de sa mort. Pour l’année de sa mort, les uns insistent pour 1786 et les autres pour 1785, et pour la cause de sa mort, les uns insistent par un apostat et les autres par un martyr. Par conséquent Yi Byok est relativement moins pris en compte, pas assez respecté pour son rôle important à comparer aux autres postérités, par exemple, les 103 autres martyrs déjà canonisés.

Pour éclairer la question de la mort et du martyre de Yi Byok d’une façon théologiquement nouvelle, je veux réviser le plus clairement possible les opinions différentes entre les chercheurs et leurs matières historiques sur lesquelles ils se sont basées. Pour cela, je veux traiter d’abord l’opinion considérée depuis longtemps comme une théorie établie dans l’histoire de l’Eglise, qui soutient la date de la mort de Yi Byok pour 1786 par un apostat et aussi l’autre opinion qui est d’accord pour l’année 1786, mais qui insiste sur la mort par un témoin de la foi.
Ensuite, je vais saisir le point capital de l’opinion qui soutient, depuis la découverte de la tombe de Yi Byok et l’arbre généalogique de sa famille en 1979, l’année de sa mort en 1785 avec l’idée de la mort par un martyr. Je vais examiner également les résultats des recherches basées sur les faits réels et les matières découvertes dernièrement. Et encore en me basant sur l’étude des résultats du travail des chercheurs, je vais éclairer le sens théologique de la mort de Yi Byok sur le point qui aurait besoin d’être éclairé, plus du côté théologique que dans les matières en rapport sur la mort de Yi Byok.



I. L’opinion de la mort en 1786


Jusqu’au début des années 1980, la date et la cause de la mort de Yi Byok étaient connues pour 1786 par une maladie de peste à l’âge de 33 ans comme une théorie établie chez les historiens de l’Eglise catholique. Mais tout en acceptant l’année de sa mort en 1786, il y a des opinions différentes sur la cause de sa mort, donc pour les uns par un apostat, et les autres par un témoin de la foi.


1. L’opinion de la mort par un apostat en 1786

Jusqu’au début des années 1980, la date et la cause de la mort de Yi Byok étaient connues par une maladie de peste au printemps de l’année 1786 comme une théorie établie chez les historiens de l’Eglise, jusqu’à la noter dans dont l’autorité est reconnue comme un standard dans l’Eglise de Corée. Cette théorie était basée sur les notes de Ch. Dallet (1829-2878), un missionnaire des Mission Etrangère de Paris, précisément son livre . Selon les notes de ce livre, Yi Byok a apostasié et il est mort au printemps de l’année 1786 par une maladie de peste. Les historiens qui soutiennent cette théorie présentent leur argumentation basée presque uniquement sur les notes de Ch. Dallet, comme les matières historiques.
Puisque pour la précision de la date et la cause de la mort de Yi Byok, les historiens de l’Eglise de Corée ont pris le livre de Ch. Dallet, pour la référence de matière historique et décisive, il est important de bien saisir exactement la partie des notes sur ce sujet de la mort par la maladie de la peste en 1786, l’année suivante où il avait apostasié après l’affaire de Eulsa (1785) par la découverte du ministre des crimes. Cela veut dire que Lee Seung-Houn était revenu en Corée après avoir été baptisé par les missionnaires à Pékin en 1784 et ensuite, l’année suivante, ‘une rencontre de foi en Dieu’ a été organisée à l’initiative de Yi Byok chez Kim Beom-Ou, à Myung-Rye-Bang, Séoul, et elle a été découverte par le ministre des crimes.
« Pierre Seng-houn-i et Jean Bapiste Piek-i, étaient désignés par la voix publique, comme les principaux chefs et fauteurs du christianisme ; aussi, ceux de leurs parents qui n’avaient pas embrassé la foi, épouvantés du supplice de Thomas Pem-ou, mirent tout en oeuvre pour les faire renoncer à une religion qui allait attirer des malheurs sur eux et sur sur leur famille. Ils réussirent que trop, dans leur funeste dessein. (…)
Le père de Piek-i, homme d’un naturel emporté, n’avait jamais voulu entendre parler de la nouvelle doctrine. Il fit des efforts inouïs pour arracher la foi du coeur de son fils. Ne pouvant y réussir, il tomba dans le désespoir, et, un jour, se passa une corde autour du cou pour se donner la mort. Piek-i, ébranlé à la vue de semblables scènes, sentait son courage faiblir. Toutefois, il ne se rendait pas encore. Un chrétien, indigne de ce nom, vint près de lui pour essayer de le perdre. Il y employa toutes les ruses, tous les mensonges imaginables, jusqu’à ce qu’enfin, fatigué de vexations, trompé par l’apostat, troublé par la vue et par les paroles de son père au désespoir, Piek-i céda. Reculant devant une apostasie manifeste, il usa de mots à double sens pour dissimuler sa foi. Son cœur avait défailli ; Dieu n’y avait plus la première place, et Dieu le rejetait, car il est écrit : ‘celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi’. Depuis ce temps, circonvenu pas ses proches et ses amis païens, il ne put avoir aucun rapport avec les chrétiens. (…)
Au printemps de l’année pin-go (1786), il tomba malade de la peste qui sévissait alors (le io-ping des Chinois, espèce de typhus), et mourut à l’âge de trente-trois ans, après huit jours de maladie. Il a été impossible de savoir d’une manière certaine comment se passèrent ses derniers moments. On prétend que des chrétiens purent parvenir jusqu’à lui, pour l’exhorter au regret de son crime, mais cette tradition n’est appuyée sur aucun document authentique.»

A propose de la date et la cause de la mort de Yi Byok, on trouve presque les mêmes notes du saint Daveluy (1818-1866), qui sont pratiquement l’origine du livre de Ch. Dallet :
« Cette affaire (Eulsa) n’eut pas d’autres suites, mais elle suffisait pour laisser voir aux chrétiens ce qu’ils devaient attendre de leurs ennemis et les persuader à ne plus servir le vrai Dieu. Aussi la terreur se répandit, surtout dans la capitale et dans les environs, et ébranla même quelques uns de ceux qui étaient en quelque sorte les colonnes de l’Eglise naissante. (…) La voix publique désignait surtout comme fauteurs et chefs de la Religion Ni Pierre, dit Seung-Houn, Ni Pieki et les deux frères Tieng Jak-Tsien et Jak-Iong et éclatait partout en paroles menaçantes. Ces trois familles, dont bien des membres n’avaient pas embrassés la foi, furent intimidées et mirent tout en œuvre pour arrêter le zèle de ces chrétiens, et pour faire cesser la pratique (…).
Le père de Ni Pieki, homme naturellement vif et emporté qui d’ailleurs n’avait jamais voulu se mêler à la religion, fit de son côté les plus grands efforts pour arracher du coeur de son fils les sentiments religieux qu’il y voyait profondément imprimés, et ne réussissant pas dans ses projets, il en vint jusqu’à se lier le cou pour se donner la mort. Pieki ne pouvait être insensible à de pareilles scènes. Il n’y tenait plus mais toutefois ne s’était pas rendu. Un chrétien indigne de ce nom, vint près de lui pour tâcher d’achever l’ébranlement où il semblait se trouver. Il employa toutes les ressources possibles et usa de toutes les ruses imaginables pour réussir à le faire apostasier. Pieki fatigué, abasourdi de tant de vexations n’apostasia pas ouvertement, mais il usa de paroles de détours pour écarter tous les malheurs qu’il avait devant les yeux. Son coeur avait failli. Hélas ! Depuis ce temps on l’empêcha de mettre les pieds dehors. La foi qu’il n’avait pas perdue livrait dans son coeur des assauts continuels à ses affections naturelles. D’une part, il voyait son Dieu, de l’autre, c’était son père. Comment renier son Dieu ? Comment faire périr son père ? Ces assauts continuels le jetèrent dans un état que la plume ne peut décrire. Il devint morne, silencieux, mélancolique. Jour et nuit ses pleurs ne discontinuaient plus, ses gémissements se faisaient entendre d’heure en heure. Il n’ôtait plus ses habits et le sommeil fuyait loin de sa paupière. Il mangeait encore quelquefois, mais tout appétit étant perdu, c’était sans goût et sans profit pour le corps. Cet état violent ne pouvait durer et par avance on entrevoyait que la nature avait malheureusement pris le dessus. Peu à peu les remords, les agitations de la conscience se calmèrent, les derniers efforts de la grâce étaient à peine sentis. Il se remit en son état ordinaire de santé, et on prétend même que le désir des dignités vint à renaître chez lui. Quoiqu’il en soit, il n’eut pas le temps d’ être tenté. Au printemps de l’année 1786 (Piengo), il fut pris de la peste courante (le Jo ping des Chinois) et après huit ou neuf jours, quand la sueur commençait à venir, ceux qui le soignaient l’enveloppèrent de plusieurs couvertures, malgré tous les soins et efforts qui lui furent prodigués, il ne fit qu’étouffer sous ces lourds vêtements et la sueur ne pouvant percer et sortir, il en mourut à l’âge de 33 ans.
Il est impossible de savoir comment se passèrent ses derniers moments. On croit que des chrétiens purent pénétrer auprès de lui, l’exhorter au repentir et le disposer à paraître devant Dieu. Mais on n’a pu le savoir clairement. Ainsi péri d’une manière bien peu consolante, cet homme dont l’ardeur, le zèle, et les talents avaient ouvert la porte à la religion dans ce royaume. Avec de grandes qualités et des vertus incontestables, il n’avait pas assez compris la parole du Sauveur : « Qui amat patres aut matres quam me non est me dignus. » et pour avoir heurté contre cette pierre de scandale, il disparut, que cela soit dit sans vouloir porter un jugement d’une manière bien affligeante pour ceux qui l’avaient vu à l’œuvre, et peu rassurante pour nous tous qui l’avions si souvent admiré. »
Dans le monde des historiens de l’Eglise de Corée, parmi ceux qui soutiennent les notes des missionnaires français, Mgr Daveluy et Ch. Dallet, comme des matières historiques concernant la mort de Yi Byok en 1786, on peut signaler le premier chanoine Choi Suk-Ou qui soutient l’année de 1786, en s’appuyant sur la note de Ch. Dallet. Il a écrit ainsi : «Selon les notes sur le début de l’Eglise de Corée, Yi Byok aussi a apostasié, finalement à cause de son père qui usa de toutes les ruses inimaginables pour réussir à le faire apostasier. (…) Peu à peu les remords, les agitations de la conscience se calmèrent (…) et au printemps de l’année 1786 (Piengo), il mourut. » Et il a encore écrit, dans plusieurs de ses thèses, sur la persécution de l’Eglise catholique. Au moment de ‘l’affaire de Eulsa par la découverte du ministre des crimes en mars 1785, les étudiants confucianistes de Seong-kyun-kwan ont fait passer une circulaire violente contre les chrétiens, dans toutes les familles ou les amis qui avaient des membres chrétiens, engageant leurs parents et amis à rompre ouvertement et complètement avec eux. Par conséquent, ces familles qui avaient quelques membres chrétiens ont eu peur de la ruine totale et à cause de cette atmosphère, la persécution a commencé finalement dans leurs propres familles par les autres membres non chrétiens. Ainsi le chanoine Choi a conclu catégoriquement que Lee Seung-Houn et Yi Byok ont du apostasier. « A cause de cette persécution dans leurs familles, les personnages dirigeants de l’Eglise comme Lee Seung-Houn, Yi Byok et Cheong Yak-Cheon ont commencé à apostasier successivement… Yi Byok aussi a cédé à l’opposition violente de son père. » Il précise même que Yi Byok et Lee Seung-Houn étaient des gens faibles jusqu’à apostasier. « Depuis ‘l’affaire de Eulsa’, la persécution sur le catholicisme était devenu plus largement répandue autour des familles… La circulaire des étudiants confucianistes de Seong-kyun-kwan a eu un résultat inattendu et par conséquent les dirigeants de l’Eglise, comme Lee Seung-Houn et Yi Byok, ont du montrer leur faiblesse par l’apostasie de leur foi. »
Dans publié en 1985 par le Centre de recherche de l’histoire de l’Eglise catholique de Corée, dont le directeur était le chanoine Choi Suk-Ou, Yi Byok est présenté comme étant mort au printemps de 1786 à cause des remords de son apostasie. «Le père de Yi Byok, ne pouvant pas réussir son projet d’arracher la foi au cœur de son fils, tomba dans le désespoir et, un jour, se passa une corde autour du cou pour se donner la mort. Alors Yi Byok, reculant devant une apostasie manifeste, usa de mots à double sens pour dissimuler sa foi. Depuis ce temps, circonvenu par ses proches et ses amis païens, il ne put avoir aucun rapport avec l’extérieur. Il était horriblement persécuté par les remords et il est mort au printemps de l’année 1786 à l’âge de 33 ans. »
Le docteur Ha Sung-Rai a traduit le livre de qui est connu comme celui de Yi Byok, et il y a mis une introduction avec le titre ‘La vie et la pensée de Yi Byok’ où est notée l’année de la mort de Yi Byok en 1786. Mais dans le développement du contenu, il y a noté encore une autre année en disant que Yi Byok a apostasié à cause de la piété filiale à l’égard de son père, qui lui imposait l’apostasie et il mourut en 1785. « Alors le père de Yi Byok, Yi Bou-Man, le contraignit à l’apostasie en le menaçant ‘si tu ne veux pas apostasier, je vais me pendre’. Finalement, Yi Byok ne put pas faire autrement que de dire un mot afin d’apostasier hypocritement, pour dissimuler sa foi. Yi Byok avait une foi bien fervente et il était toujours conscient d’avoir apostasié sous la contrainte de son père et finalement il est mort en 1785, par la maladie courante, à l’âge de 32 ans. » D’autre part, le professeur Keum Jang-Tai a présenté la date de la mort de Yi Byok en 1789 et il a précisé que Yi Byok avait dirigé au début la communauté de foi catholique qui a apostasié. « En ce moment-là, les jeunes lettrés confucianistes, venant de la classe dirigeante, étaient dans une situation difficile, en plein désarroi et plusieurs parmi eux comme Yi Byok ont apostasié… »


2. L’opinion de la mort par un témoin de la foi en 1786

Certains historiens et chercheurs dans le monde de l’Eglise catholique de Corée sont d’accord avec l’année de la mort de Yi Byok en 1786, mais quand il s’agit de la cause de la mort, ils sont partagées par des opinions nuancées, encore en disant que Yi Byok n’est pas mort comme un apostat, mais qu’il est mort comme un témoin de la foi.
Le virulant Abbé Jou Jai-Yong (1894-1975) est peut être la première personne dans l’Eglise catholique de Corée qui n’a pas voulu accepter Yi Byok comme un apostat, et de plus, il a déterminé que sa mort était celle d’un témoin de la foi. Ayant une connaissance parfaite sur la littérature chinoise et confucianiste, l’abbé Jou Jai-Yong s’était dévoué pour les recherches sur l’histoire de l’Eglise de Corée. Il était d’accord avec l’année de la mort de Yi Byok en 1786, qui était basée sur les écrites par Dasan Cheong Yak-Yong (1760-1836), où se trouve un passage qui dit : ‘après 30 ans écoulés, Yi Byok est mort en été de l’année Byung-O (1786)’. D’autre part, avec un profond respect, l’abbé Jou a essayé de lire le sens véritable dans les poèmes de Dasan dédiés à Yi Byok, en le prenant pour un homme de vérité qui possède une vertu extraordinaire et un vaste savoir. En fait, Cheong Yak-Yong était un grand savant et un penseur de Kyung-seo, au temps de la fin de Choseon. Il a publié environ 500 livres et a rassemblé toutes les idées de la science pratique et enfin, il a fait naître ‘la science de Dasan’ aujourd’hui. « Dasan a pris Yi Byok pour un grand homme jusqu’à le comparer à une grue descendue du ciel, un être céleste. Par exemple, il a exprimé dans son poème ‘La grue est descendue du monde des sages dans ce monde des hommes, nous avons vu chez lui une allure de Dieu.’ De plus, quand il faisait la correction de ses en 1814, dans la maison de lecture de Dasan, lieu de son exil à Kang-jin, il a noté : ‘C’était lui, Kwangam. Cela fait déjà 30 ans qu’il est mort. Si ce n’est pas lui à qui pourrais-je poser une question ! S’il était encore vivant, comment oserait-on comparer sa haute vertu et son vaste savoir à moi! L’un est déjà mort et l’autre est vivant, à quoi sert cette tristesse ! Et maintenant je ne peux sécher mes larmes en passant ma main sur ce livre.’ Ainsi il a admiré profondément l’idéologie et la haute vertu de Yi Byok dans ses Notes de Joung-yong. Dasan, devenu maintenant un vieux de 53 ans (1814), n’arrive pas à oublier Yi Byok et il pleure, passant sa main sur le livre de Joung-yong avec son attachement profond envers lui. » En lisant les poèmes de Dasan, qui lui-même avait une personnalité proéminente, on découvre ses souvenirs respectueux envers Yi Byok comme un personnage noble, comme un être céleste, l’abbé Jou Jai-Yong avoue clairement qu’il ne peut pas prendre Yi Byok comme un apostat même s’il ne peut pas donner des preuves en matières historiques. «Je pense que Dieu ne pouvait pas rester impassible devant une telle situation et une telle atmosphère sur la morale, où la piété filiale envers les parents était considérée, sans connaître le vrai Dieu, comme la plus haute religion en Orient. Yi Byok ne pouvait plus résister contre son père qui voulait se suicider à cause de lui, donc il est certain que je ne peux pas considérer Yi Byok comme un apostat et je suis triste de finir cet article sans pouvoir donner une preuve comme celle de Lee Seung-Houn. »
Un vieux historien méritant, Lee Won-Soun, accepte aussi la théorie de la mort de Yi Byok en 1786 à l’âge de 33 ans, mais comme l’abbé Jou Jai-Yong, il a mentionné à plusieurs reprises le fait que Cheong Yak-Yong, au moment du doute sur l’étude du livre classique du confucianisme à Kang-jin, se souvenait les moments agréables d’étude qu’il avait passé ensemble avec Yi Byok, qui était mort depuis 30 ans et il pleurait avec un cœur déchiré pour cette personnalité incomparablement supérieure à lui. Le professeur Lee remarque également que Yi Byok était une personne de haute naissance qui possédait la plus haute science de Kyung-seo et qui a essayé d’unifier harmonieusement la morale du confucianisme de l’Orient et la morale du christianisme de l’Europe. En fait, il était un vrai chercheur de vérité. « La foi chrétienne de Yi Byok que Cheong Yak-Yong adorait de tout temps, avec sa haute connaissance de Kyung-seo, n’était pas la foi qui a trahi le confucianisme, mais la foi qui a réuni la morale du confucianisme de l’Orient et la morale du christianisme de l’Europe. Il ne serait pas très juste d’interpréter hâtivement la foi de Yi Byok comme s’il l’avait acquise d’une façon extraordinaire après avoir lu quelques livres chinois et traduits des livres européens, mais parce qu’il l’a obtenue après avoir bien réfléchi, avoir été angoissé avec bien des soucis et il a examiné sa foi très longtemps avec toute sa culture et ses connaissances. La tendance de Yi Byok conseillant vivement de se maîtriser et s’humilier pour le salut de la vie éternelle dans ce monde éphémère en voyage était orientée vers le pragmatisme de la vie éternelle, après avoir ressenti l’importance de la perfection de l’homme morale dans le désordre de la société de la fin de Choseon et par la transformation de l’esprit de l’homme en accueillant le don de la foi nouvelle, ce qui est tout différent que celles des autres savants de science pratique de son temps. » Le professeur Lee voit Yi Byok comme un homme de vérité, un homme juste qu’on touve que très rarement dans la société de la fin de Choseon, un grand homme qui faisait la recherche sur la nouvelle vision de l’homme spirituel par l’accueil d’une religion européenne en tant que personne, qui possédait la pensée proéminente du confucianisme de Kyng-seo.
La sœur Kim Ok-Hi a obtenu le degré du doctorat en 1977 à l’université de Sorbonne à Paris sur le rôle de Yi Byok au début de l’Eglise catholique de Corée et ensuite, revenue en Corée, elle l’a publié en 1979 avec le titré . Ensuite, en prenant la référence des nouvelles matières historiques, elle a publié un autre livre titré en 1990 et elle continue sa recherche sur la pensée de Yi Byok. Ce qui est à noter c’est qu’elle a déterminé clairement, dès le début de sa recherche sur Yi Byok, qu’elle ne peut pas admettre l’idée de la mort de Yi Byok en 1786 par un apostat. D’après la sœur Kim, les missionnaires français qui ont jugé Yi Byok pour un apostat n’avaient pas compris que, dans la société orientale, la piété filiale était une condition absolue et l’essentiel pour toutes les vertus. Elle dit encore que Yi Byok était devant un dilemme entre la morale confucianiste basée essentiellement sur la pensée de piété filiale d’une part, et la nouvelle vérité de la foi catholique de l’autre part, et finalement il est mort dans de telles souffrances et angoisses inimaginables. « Dallet a noté Kwangam Yi Byok comme un apostat converti simplement par un motif philosophique. C’est ce qu’il a écrit en tant qu’étranger mais il n’avait pas du tout compris le coutume ou l’esprit, ni l’atmosphère traditionnel oriental. C’était aussi par un préjugé sur le début de l’Eglise catholique de Corée. Quand on compare la situation socio-culturelle de l’Europe au Moyen-Age avec les conditions et l’esprit traditionnel de Choseon en Orient, on doit dire que la dissension et l’attitude hésitante de Kwangam était plutôt normale. En tout cas, dans cette souffrance et cette angoisse, il est mort par une maladie de peste l’année Byung-o (Roi de Jeong-Jo 10, 1786) à l’âge de 33 ans. (Il y a certaine opinion qui insiste sur l’année de Eul-sa, 1785 à l’âge de 32 ans). Si on veut expliquer paradoxalement les notes de Ch. Dallet sur la mort de Yi Byok, il faut dire qu’il est mort dans des remords terribles à cause de son attachement à la foi ou à cause de la différence entre la morale de l’Orient et de l’Europe. » Et comme l’abbé Jou Jai-Yong et Lee Won-Soun, elle insiste aussi qu’on ne doit pas juger Yi Byok comme un apostat imprudent, mais en le comparant à une grue descendue du ciel et ses adversaires à des poules et des canards plein de jalousies, en donnant la référence de de Dasan, offert dans un sentiment profond de détresse pour la mort de Yi Byok, considéré comme un personnage infiniment noble, comme un être céleste.
« La grue est descendue du monde des sages dans ce
monde des hommes
Nous avons vu chez lui une allure de Dieu
Ses ailes et ses plumes étaient blancs comme la neige
Le chant de la grue tremblait au-delà des cieux neuf
Le cris de la grue était excellent dans ce monde de
poussière
Le temps est venu, il s’est envolé au loin sur l’automne
A quoi sert cette tristesse, ces pleurs et
ces lamentations ! »

10 ans après sa mort, elle remarque encore que Yi Byok était présenté comme ‘un chef de secte’ dans la note des confucianistes anti-religion européenne rédigée contre le catholicisme, dont on peut considérer la note comme une matière de preuve qui prouve que Yi Byok n’était pas considéré comme un apostat, mais comme un chef principal de l’Eglise catholique de Corée dans la société de Choseon.
L’abbé Lee Sung-Bai a aussi accepté l’année 1786, mais quand au motif de la mort, il a montré une attitude hésitante vis-à-vis de la mort par apostasie. Il a écrit également, comme la sœur Kim, que les missionnaires ont compris l’attitude de Yi Byok pour celle d’un apostat sans aucune compréhension de la culture confucianiste de la Corée et ils ont interprété cette affaire d’une façon trop simplifiée et européenne, tandis que Yi Byok se sentait forcé, face à l’objection radicale de son père et avec l’affaire de Eulsa, il a donc assumé son devoir en tant qu’un lettré d’une famille confucianiste. « L’attitude du père n’était pas une simple menace, mais c’était une question très sérieuse sur la famille, causée par la foi du fils et aussi envers le père, et il aurait été possible d’avoir une certaine responsabilité vis-à-vis de l’éducation de son fils en tant que chef de famille des lettrés. Yi Byok lui-même ne pouvait pas rester indifférent à cette situation dans la famille et il savait clairement que son père pourrait réellement se suicider. Cependant il croyait profondément que l’enseignement du confucianisme et la doctrine du christianisme ne sont pas contradictoires, mais sont complémentaires les unes pour les autres. Et alors, comment pourrait-il voir mourir son père à cause de lui ? Empêcher son père qui voulait se donner la mort, c’était une obligation d’un fils et aussi une observation des commandements de Dieu qui a demandé de remplir les devoirs de la piété filiale. Il est difficile de dire que Ch. Dallet a bien compris la conception et la culture des Coréens, qui pouvaient user de mots à double sens à cause de la politesse envers les autres dans une telle situation délicate. » Sans mentionné ce que Yi Byok a usé ‘de mots à double sens’ devant son père qui le menaçait par un suicide comme a dit l’abbé Lee, Ch. Dallet a noté simplement que Yi Byok a été forcé de céder et il a déterminé Yi Byok comme un apostat, tandis que pour les Coréens, on pouvait bien le considérer comme une vertu ou une politesse. Si Yi Byok était vraiment rongé de remords avec sa conscience, il aurait pu sortir facilement et reprendre la relation avec les gens extérieur, mais il est resté dans sa maison complètement coupée de l’extérieur, donc il serait plus juste de dire qu’il a souffert à cause du préjugé et de l’obstination sévère des membres de sa famille. La sœur Kim Ok-Hi remarque qu’il y a une grande différence entre les conceptions orientales et européennes, et enfin elle réplique que les notes de Ch. Dallet n’étaient pas très justes sur les faits historiques.




II. L’opinion de la mort en 1785


Depuis la découverte de l’arbre généalogique et la tombe de Yi Byok en 1979, il s’est levé des autres opinions pour l’année de sa mort en 1785 et la cause de sa mort, non pas par apostasie, mais par martyr ou par un témoignage de la foi.


1. L’opinion de mort par un martyr en 1785

On peut dire que le chanoine Byun Ki-Yung, depuis 1979, est le premier qui insiste sur l’année de sa mort en 1785, par le martyre. C’est lui qui a découvert l’arbre généalogique de la famille des Yi de Kyung-Jou au début de 1979 dans un village où habitent beaucoup de familles des Yi de Kyung-Jou à Namu-gol (Mok-ri), Kwang-Jou, et le 15 février de la même année la tombe de Yi Byok dans le cimetière de Hwa-hyun 3ri, Naichon-myun, Pocheon-kun Kyunggi-do. Ensuite, le 21 juin, il a exhumé le corps en présence des représentants de l’Eglise et de la médecine, le mis dans un nouveau bière et l’a transféré au sanctuaire de Chon-jin-am. » Depuis la découverte de l’arbre généalogique et la tombe de Yi Byok, le chanoine Byun rejette nettement l’opinion sur la mort de Yi Byok en 1786 par une apostasie qui était faite à la base des notes de Ch. Dallet. Il a publié une série de thèses de recherche et il insiste catégoriquement sur l’année de mort vers la fin du printemps 1785, et la cause de mort par un martyr.
D’abord il remarque que la date de la mort de Yi Byok était notée pour l’année 1785 dans l’arbre généalogique de la famille des Yi qui a été édité en planche de bois gravée en relief, en 1813, durant la pleine vie de son père, Yi Bou-Man, qui a vécu 32 ans de plus que son fils Yi Byok, son frère aîné Yi Kyok (1748-1812) ainsi que son frère plus jeune, Yi Suk (1759-1829). « Les documents et les témoins comme l’arbre généalogique, la généalogie et la tradition orale de la famille disent que Yi Byok est mort au printemps de l’année Eulsa 1785 à l’âge de 32 ans (selon l’âge coréen), mais dans le livre de Ch. Dallet, il a noté qu’il est mort l’année Byug-o 1786 à l’âge de 33 ans, donc il a compté à la façon européenne, c’est-à-dire exactement 33 ans. Il faudrait croire ce qu’on a noté dans l’arbre généalogique qui doit être plus juste, parce que cet arbre généalogique était fait directement par sa famille, son père et ses frères en vie (vers 1810) qui n’étaient pas des gens illettrés, mais au contraire, ils étaient de famille noble et connue par les hauts fonctionnaires militaires. Cependant, si on accepte qu’il est mort en l’année 1786 à l’âge européen de 33 ans, il faudrait changer la date de sa naissance à laquelle les notes des documents coréens sont tous concordés. » Le chanoine Byun a traduit cet arbre de généalogique en coréen et présente Yi Byok comme suivant : « Le prénom de Yi Byok est Deok-Jo(德祖- différent Jo du caractère chinois qu’on avait écrit avant(德操) avec la signification de ‘ancêtre ou grand-père’, donc ce qui est dans l’arbre généalogique doit être plus juste) . Son pseudonyme est Kwangam ; Il est né en 1754 (l’année Kab-soul, 30e année du roi Yung-Jo) à Bai-al-miri(càd Doumi) Namjong-myun (actuellement Dongbou-myun) Kwangjou-koun (on dit aussi Po-cheon), il a vécu et étudié là (parmi les maîtres de Yi Byok et Cheong Yak-Yong, il y en a un qui s’appelait Yi Bang-Ik) et il a écrit un livre . Il a marié d’abord une jeune fille de la famille des Kwon de Andong, dont le père était ministre de la défense nationale, mais elle est morte sans laisser aucun enfant. Il s’est ensuite remarié à une fille de la famille des Cheong de Hai-jou et il est mort en 1785 (l’année Eulsa, 9e année du roi Cheong-Jo) par un martyr à l’âge de 32 ans, dans un état de malade physique et d’angoisse à cause de sa foi, de sa piété filiale et de l’oppression de son père. Sa tombe est à Shinki-dong, Hwahyun-ri, Naichon-myun Pocheon-koun, où se trouvent celle de son père et de ses deux frères. Il était enterré avec ses deux femmes. Il a eu un fils dans son deuxième mariage, qui est né juste l’année avant sa mort, en 1784. »
Le chanoine Byun réfute point à point les notes du livre de Ch. Dallet sur la mort de Yi Byok en 1786. Il dit qu’il pourrait peut-être admettre l’année de 1786, mais qu’il ne pourrait jamais accepter l’opinion sur la mort de Yi Byok par un apostat et il critique fermement certains historiens dans l’Eglise qui insistent sur la cause de la mort par un apostat.
D’après le chanoine Byun, la traduction coréenne de la partie la plus importante des notes du livre de Ch.Dallet sur le dernier moment de la vie de Yi Byok n’a pas été correctement traduite et Ch. Dallet a abusé sur certain contenu en ajoutant son avis personnel. Voici le texte :
« Piek-i, ébranlé à la vue de semblables scènes, sentait son courage faiblir. Toutefois, il ne se rendait pas encore. Un chrétien, indigne de ce nom, vint près de lui pour l’achever afin de le perdre. Il y employa toutes les ruses, tous les mensonges imaginables, jusqu’à ce qu’enfin, fatigué de vexations, trompé par l’apostat, troublé par la vue et par les paroles de son père au désespoir, Piek-i céda. Reculant devant une apostasie manifeste, il usa de mots à double sens pour dissimuler sa foi. Son cœur avait défailli ; Dieu n’y avait plus la première place, et Dieu le rejetait, car il est écrit : celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi. »

Le chanoine Byun reprend cette partie et l’interprète à sa manière en disant si même on admettait les notes de Ch. Dallet, Yi Byok aurait pu faire une concession dans une certaine mesure pour empêcher son père qui voulait se lier le cou pour se donner la mort à cause de lui, mais il a refusé clairement l’apostasie que son père imposait et usé de mots à double sens pour dissimuler sa foi, donc il ne fallait pas interpréter cette attitude comme l’acte d’un apostat. Et il réplique encore sur la phrase « Dieu n’y avait plus à la première place et Dieu le rejetait» en disant que cette phrase n’est pas logiquement développée, elle est un saut illogique. Est-il juste de dire que Dieu nous rejette quand on perd le courage ou quand le cœur est affaibli ? Comment peut-on parler d’apostasier ? Sur ce point, il est clair que Ch. Dallet a fait une grande erreur. Il a donné un passage de l’Evangile pour la justification : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. » Si c’est vrai, est-ce qu’on doit dire que tous les chrétiens qui aiment leurs parents ou leurs enfants plus que Jésus sont des apostats ? C’est tout à fait illogique de dire ‘celui qui n’est pas digne de Jésus’ doit être ‘un apostat’. Autrement, Yi Byok aurait du moins aimer ses parents et laisser son père se lier le cou pour se donner la mort? » Le chanoine Byun remarque encore que Lee Seung-Houn ou Cheong Yak-Yong qui, après l’affaire de Eulsa par la découverte du ministre des crimes, ont repris les relations avec les gens de l’extérieur et ils se sont excusés sur leur façon d’agir, tandis que Yi Byok était enfermé dans sa maison jusqu’au dernier moment de sa mort, dans une situation complètement surveillée par sa famille. Tout cela donne une preuve irrécusable qu’il n’a pas apostasié. D’après lui, il est difficile d’admettre les notes de Ch. Dallet comme des matières authentiques parce qu’elles sont mélangés de matières précisés et non précisés.
Le chanoine Byun a noté également que Yi Byok était d’origine d’une famille noble de hauts fonctionnaires militaires, depuis son grand-père jusqu’à son père et ses deux frères qui ont passé le concours des fonctionnaires militaires. Après l’affaire de Eulsa, si Yi Byok n’arrêtait pas ses activités catholiques, la famille entière aurait pu avoir le risque de tout perdre, de se ruiner totalement, par exemple, risque d’être enlevée de leur arbre généalogique de la famille des Yi avec tous leurs fonctions publiques. Le père de Yi Byok a essayé de tout ses efforts pour arracher la foi au cœur de son fils et ne pouvant pas réussir, il est tombé dans le désespoir, et un jour il s’est passé une corde autour du cou pour se donner la mort. Yi Byok, ébranlé à la vue de semblables scènes, a donné un mot à double sens pour empêcher son père de mourir et il ne s’en ait jamais remis, et finalement il a attrapé une maladie courante et est mort après 8 jours de maladie. Donc il n’est pas juste de l’accuser pour son apostasie. « Devant un choix sans issu, à choisir entre l’un et l’autre, c’est-à-dire rejeter le christianisme en se liant le cou ou voir son père se donner la mort, il s’est decidé devant une apostasie manifeste et ‘il usa de mots à double sens pour dissimuler sa foi’ (expression de Dallet). Ainsi il a juré de mener une vie très réservée avec la sagesse céleste et en conclusion, il a sauvé son père et en même temps il a pu garder sa foi. Ce n’est pas donné à n’importe qui de le faire… ! L’image de Yi Byok entourée de sa famille, des membres de famille et des amis non croyants, forcée de résidence surveillée, complètement coupée avec l’extérieur sans pourvoir rencontrer personne, mais qui se dirige, pas vers un suicide, mais vers un victime du sacrifice, ne faudrait-il pas dire que son image était justement une image d’un disciple fidèle du Christ avec la croix sur le dos ? La mort de Yi Byok était plus dure qu’un martyr. » En résumé, le chanoine Byun a noté clairement que Yi Byok est mort de jeûne par punition, en mourant de faim, en état de résidence surveillée. « La persécution de Eulsa en 1785 était la première persécution en Corée. Donc à cause de cette persécution, Yi Byok, personnage principal de la fondation de l’Eglise catholique de Corée, a été opprimé sérieusement par le pouvoir politique et par la coutume traditionnel de la société du pays. Il était en résidence surveillée par la persécution aggravée de la grande famille des Yi, et de plus son père menaçait de se donner la mort. Dans cette persécution horrible et lamentable, il ne voulait pas manger ni changer d’habits, mais il témoignait sa foi par la prière et la méditation jour et nuit durant 14 jours et, complètement épuisé, il est mort en héros et saint le 14 juin (au calendrier lunaire) en 1785, à l’âge de 31 ans. »

Au fond, l’attitude du chanoine Byun, qui affirme ainsi sûrement la mort de Yi Byok par un martyr, est d’abord parce qu’il a eu une sorte de conviction au moment de l’inhumation le 21 juin 1979 en présence de l’équipe du Dr Kwon Heung-Shik, professeur d’anatomie à la faculté de médecine de l’université catholique. A ce moment-là ils ont bien examiné les restes et ils ont fait une déposition en faveur d’une trace de mort par empoisonnement qui pourrait prouver le soupçon qu’on avait dit depuis longtemps chez certains confucianistes et quelques membres de la famille des Yi. Dans une circulaire non publique avec le titre , le professeur Kwon, qui était responsable des restes du comité de l’inhumation, a déclaré que ‘tous les bouts des dents étaient noircis comme des restes brûlés et spécialement le cou et le ventre étaient bleue et noire foncée, ce que l’on le trouve en général chez les morts par empoisonnement.’ Alors l’évêque du diocèse de Sou-won, Mgr Kim Nam-Sou et les membres du comité d’inhumation ont décidé d’enlever les dents pour empêcher quelles se décomposent et s’abîme, et ils les ont confié à cette équipe afin de les faire sécher par l’air naturelle et elles se trouvent maintenant bien conservées dans la salle des archives du musée de Chon-jin-am en vue de la consultation ou de la vérification du corps pour la démarche de la béatification et de la canonisation.


2. L’opinion de la mort en 1785 par un témoin de foi et l’opinion suspendue

Il y a une tendance chez certains chercheurs de l’Eglise catholique d’apprécier positivement les résultats de la recherche du chanoine Byun, qui a publiés plusieurs articles depuis la découverte de l’arbre généalogique de la famille des Yi et la tombe de Yi Byok. Récemment, certains historiens et chercheurs d’Yi Byok ont pris position pour la mort de Yi Byok en l’année 1785, comme le chanoine Byun, au lieu de l’année 1786, et pour la cause de la mort aussi, ils ont montré en général une position négative sur l’opinion de l’apostasie avec une opinion plus proche pour la mort par un martyr ou l’opinion suspendue.
Le docteur Seo Jong-Tai, chercheur du Centre de recherche de l’histoire de l’Eglise catholique de Corée, a fait un exposé sur dans le séminaire organisé en vue de la démarche pour la béatification et la canonisation des martyrs, avec le sujet de . Dans son exposé, le docteur Seo a donné la convenance à l’année 1785 pour la mort de Yi Byok parce que l’arbre généalogique de Yi Byok établi durant la vie de son père et ses frères a plus d’authenticité. De plus, il a dit qu’il trouve plus d’authenticité de notes dans sur l’hymne funèbre pour la mort de Yi Byok rédigé ‘entre l’été et l’automne de l’année de Eulsa 1785’. Il constate aussi le fait que Yi Byok est mort durant la pleine persécution de Eulsa (1785), qu’il pourrait y avoir un rapport avec cette persécution, et il est attentif aussi au fait de la persécution réelle par la famille, compromise à cause de la persécution générale de Eulsa. Cependant, pour lui, il faudrait bien réfléchir sur la question du décès, d’abord persécuté par sa famille, puis apostasié et il aurait finalement attrapé la maladie de peste et est mort etc. Si Yi Byok a apostasié, comme le cas de Lee Seung-Houn, il aurait du brûler tous les faux livres de religion en présence de sa famille et rédiger une lettre pour prouver son apostasie et la remettre à la police, mais on n’en trouve nulle trace semblable chez Yi Byok, par conséquent son apostasie n’est pas évidente. De plus, il y a une autre opinion sur la mort par la peste, parce que la famille aurait bien pu faire circuler de faux bruits. Il mentionne également la lettre de Lee Seung-Houn envoyée aux missionnaires de Pétang en 1790 et la lettre de l’évêque de Pékin, Mgr Gouvéa, datée du 6 octobre 1790 et envoyée au préfet de la propagande de la foi de Vatican, où on parle de persécutions dans 4 ou 5 lieux différents depuis 1784, quand des chrétiens étaient arrêtés, prisonniers, battus et menacés de mort, forcés d’apostasier avec toute sorte de belles promesses. Et l’un d’entre deux a perdu la vie à cause de la torture, tandis que 60 autres chrétiens ont voulu subir la peine de mort. C’est pourquoi il souhaite faire des études plus précises sur les documents pour mieux éclairer la question du oui ou du non sur le martyre de Yi Byok.

L’abbé Lee Sung-Bai, en faisant un exposé sur le sujet de au séminaire cité en haut, a aussi mentionné l’année de 1786. Cependant, il a dit qu’il serait d’accord avec l’idée du chanoine Byun qui insiste sur l’année 1785, depuis la découverte de l’arbre généalogique en 1979, selon ce qui y était inscrit, et en même temps, il a soulevé les questions concernant la différence des dates sur la mort. « Si on regarde que l’arbre généalogique est considéré comme très important dans la société coréenne, comme une matière historique, il est plutôt raisonnable d’accepter l’année 1785 pour la mort de Yi Byok, selon la note sur l’arbre généalogique de sa famille. Par cet argument, on arrive à convenir qu’il est mort peu après l’affaire de Eulsa (1784), donc ici on peut se poser une question, pourquoi on a noté sa mort un an après ? D’abord il faudra bien réfléchir sur l’opinion qu’il aurait été empoisonné en état de résidence surveillée, a cause de la persécution de sa famille et sur la raison qu’on voulait cacher dans cette affaire. S’il est mort en résidence surveillée à cause de la foi (même s’il n’était pas attaché avec une corde, il aurait du rester enfermé à cause de l’imposition de sa famille ou de ses parents, ou bien à cause de l’atmosphère), surtout s’il était empoisonné, il faudrait dire que sa mort était une mort de martyr. Mais il y a encore des notes qui parlent de son apostasie dans beaucoup de livres historiques, il nous faut donc continuer des études précises sur la mort de Yi Byok. »
L’abbé Lee remarque encore ici, comme il l’a dit dans son exposé précédent, qu’il y a eu un tort d’affirmer l’attitude de Yi Byok comme une attitude d’apostasie dans les notes de Ch. Dallet, en présentant quelques références d’argumentation. D’après lui, il pourrait y avoir beaucoup de possibilité d’inventer ou gonfler les bruits sur son apostasie et de les faire circuler par sa famille. S’il avait vraiment apostasié, il n’aurait pas eu besoin de rester dans la maison sans aucun contact avec l’ extérieur, mais il n’était pas libre de sortir, donc cela prouve qu’il était enfermé en résidence surveillée, persécuté par sa famille et qu’il est mort enfin dans des souffrances inexprimables. Deuxièmement, au cas où Yi Byok aurait été empoisonné par quelqu’un des siens à cause de la peur d’une ruine totale de sa famille, il faut considérer sa mort à cause de sa foi. Dans ce cas, il serait possible que la famille ait caché pendant longtemps cette affaire comme une grande honte familale et l’aurait déclaré que plus tard et inscrit cette vérité comme telle dans l’arbre généalogique. Troisièmement, puisqu’il était quelqu’un de haut placé avec une grande personnalité, qui a passé toute sa vie non pas pour la promotion sociale, mais plutôt comme un lettré remarquable à la recherche de la vérité jusqu’au point d’avoir l’admiration du roi Jeong-Jo et l’adoration de Dasan, qui l’a présenté comme un être céleste dans son poème, il n’aurait jamais osé commettre ce genre de trahison honteuse. Le fait qu’il a ‘usé de mots à double sens’ pour sauvegarder la valeur, montre sa haute personnalité qui ne pourrait pas apostasier par lui-même. Quatrièmement, après la mort de Yi Byok, Lee Seung-Houn et les autres confrères ont essayé de reconstruire l’Eglise catholique, dit-on dans plusieurs documents, tandis que Yi Byok y est présenté comme un dirigeant principal de l’Eglise catholique. Cela signifie qu’il était resté toujours comme une personne respectée et appréciée dans l’Eglise.

L’abbé Kwak Seung-Ryong a aussi exprimé le même avis au séminaire cité en haut dans son exposé sur et il a dit que Yi Byok est mort enfermé dans sa maison à cause de l’affaire de Eulsa. Sa mort n’était pas par un apostat, mais une mort évangélique pour témoigner sa foi en Dieu et pour la piété filiale dans une sainte attitude de silence, sans rejeter la volonté de Dieu et de ses parents. « Malgré toutes les difficultés pénibles causées par la tentative de suicide de son père Yi Bou-Man et toute sorte de ruses de faux chrétiens, Yi Byok n’a pas renié sa foi en Dieu’ ni un seul mot d’apostasie. Pour empêcher la suicide de son père, il a dit simplement ‘qu’il ne sortirait plus’. Cela ne veut pas dire ‘apostasier’. En effet ce mot n’est pas tout à fait clair, mais il aurait pu le dire avec l’intention de la piété filiale envers son père obstiné. Tous les mauvais traitements qu’il a subi par sa famille et de ses parents étaient déjà des persécutions et des peines pour Yi Byok. A ce moment il a été réellement persécuté, plus qu’un martyr, par sa famille et ses parents, et finalement il en est mort. S’il aurait été arrêté et persécuté par la police, sa foi aurait pu se manifester plus clairement, mais la persécution et la peine par sa propre famille ainsi que de ses parents devaient être beaucoup plus dures et pénibles que le martyre. Ainsi Yi Byok est mort évangéliquement en témoignant sa foi en Dieu tout en respectant son père qui le persécutait. Et puisqu’il n’a pas renié clairement Dieu, il faut considérer qu’il n’a pas apostasié. »
Dans 2002, publié par le Centre de recherche de l’histoire de l’Eglise de Corée, l’article sur Yi Byok est encore différent, d’une position plus ouverte que celui de l’édition de 1985. Ce qui est à remarquer dans cette encyclopédie catholique, c’est précisément que la date de la de mort de Yi Byok est plus nuancé, en disant qu’elle devait être en été de 1785 ou au printemps de 1786. L’auteur de l’article, le docteur Chan Ki-Jin, a noté que Yi Byok est mort en état de résidence surveillée par sa famille après l’affaire de Eulsa causée par la découverte du ministre des crimes. Il a présenté comme telles toutes les différentes questions soulevées autour de la date et la cause de la mort de Yi Byok. « A cause de cette affaire de Eulsa, le propriétaire de la maison Kim Beom-Ou a été arrêté et envoyé en exil à Dan-yang, tandis que Lee Seung-Houn et Yi Byok n’étaient pas arrêtés, mais ils ont été forcés d’apostasier à cause de leur propre famille. Surtout le père de Yi Byok, qui lui a interdit de sortir pour qu’il ne prenne aucun contact avec ses confrères chrétiens, et puis il a employé toutes les ruses pour le tromper par une apostasie. Entre temps, Yi Byok a attrapé la maladie de la peste et mort en été de la même année (1785) ou au printemps de l’année suivante (1786). A ce moment il avait 32 ans. Selon les études et les recherches faites sur lui jusqu’à présent, il y en a certains qui sont contre le martyre de Yi Byok et il y en a d’autres qui expliquent sa résistance jusqu’au bout contre la persécution de sa famille pour garder sa foi en Dieu. »
L’abbé Kim Dong-Won a déclaré positivement le même avis avec le chanoine Byun Ki-Yung au sujet de la mort de Yi Byok dans la thèse de doctorat en théologie sur le sujet en 2003 à l’université Bo-in à Taiwan. Il a dit décisivement que Yi Byok a résisté face au menace de son père, lui qui avait peur de l’expulsion de son fils par la famille des Yi et de la ruine totale de sa famille, et à la fin, il a passé une corde autour de son cou pour se donner la mort. Alors Yi Byok est resté exprès dans la maison sans sortir, pour calmer son père, mais il n’a jamais dit un mot d’apostasie. Ainsi, envers de telle persécution cruelle de la part de sa famille, il est mort en martyr le 14 juin (en calendrier lunaire) de la même année de l’affaire de Eulsa 1785.
Le professeur Choi Sun-Hwoi a fait un exposé sur le sujet de au séminaire organisé en mai 2005 sur et elle a remarqué que, dans la société de la fin de Choseon, le chef de famille était responsable et dirigeant de ses membres devant le pays et devant la société. Par conséquent, son autorité était de plus en plus renforcée dans la famille avec tous les pouvoirs. La première responsabilité du chef de famille était de faire assumer l’ordre social du pays dans sa famille. C’est pourquoi s’il y a quelqu’un de la famille qui a transgressé la loi, c’est le chef de famille qui devait subir la punition sans aucune justification, parfois plus fortement que la personne concernée. Alors quand un membre de la famille a commis un acte illégal, il n’est pas difficile d’imaginer que le chef de famille lui impose d’abord une sanction ou une punition avant qu’il soit découvert et que cela soit source d’ennuis avec les autorités. Par exemple, quand un des enfants a violé la loi du pays, le père devait immédiatement en avertir les autorités et lui faire subir la punition. Le professeur Choi a dit que, dans cette structure sociale, si ce n’est pas le chef qui a commis sérieusement un acte illégal, il aurait été très difficile de s’opposer à l’autorité et à la punition physique du chef de famille.
D’après le professeur Choi, il devait y avoir une règle qui était officiellement admise pour que le chef de famille puisse donner une peine sévère à ses membres. Le gouvernement ne pouvait pas surveiller ou contrôler tout ce qui se passe à l’intérieur de la maison, par exemple l’attitude du chef envers ses membres, et il a pris le moyen indirect de contrôler le peuple s’appuyant sur la moralité du chef quand il s’agit de la question sur la peine de mort. Le professeur Choi pense aussi qu’il y aurait eu certainement une étape de démarche de conseil ou de persuasion de la part du chef de famille, avec amour et intérêt vis-à-vis du membre qui a agit contre lui. Mais il y avait des cas de mort à cause de mauvais traitements ou de punitions violentes continuelles par certain membre de famille. Si le chef de famille a décidé de faire mourir un membre, il est possible que ce soit par un moyen indirect. Après l’affaire de Eulsa, le père de Yi Byok, obstinément antipathique au catholicisme, a fait des efforts incroyables pour arracher la foi de son fils, mais quand il s’est aperçu que c’était impossible, il a passé une corde autour du cou pour se donner la mort. Yi Byok, enfermé et complètement coupé de relation extérieure, refusait de changer d’habits et il ne mangeait rien, et finalement il est arrivé dans un état d’ épuisement. Selon le professeur Cho, toutes les conduites de Yi Byok montrent la situation souffrante infligée par la sanction de sa famille. Il demande aussi d’attirer l’attention à ce qu’on a considéré réellement Yi Byok comme un chef du catholicisme et non pas un apostat dans la société de son temps. Par exemple, dans une lettre de recours rédigée par Chungeon Lee Eui-Chai, Yi Byok est présenté comme un chef du catholicisme (, le 15 mars de 2e année de Soun-Jo), donc le professeur Cho ne trouve pas de trace qui prouve le reniement de foi ou l’ambition mondaine chez Yi Byok.
Le professeur Cho présume que le contrôle envers le catholicisme devait être beaucoup plus fort que les infractions à la loi ou les troubles contre les ordres sociaux culturels. C’est pourquoi le père de Yi Byok effrayé d’être désigné comme le père d’un chef d’une religion erronée, a persécuté son fils qui pouvait causer le malheur pour la famille. « Dans cette situation, il n’y avait aucun espoir de faire accepter le catholicisme au chef de famille, surtout pour une personne qui n’avait aucun intérêt ni envers la foi ni au catholicisme. Il était plus normal que le chef de famille décide d’enfermer ce membre partisan au catholicisme et de le faire mourir, afin de sauvegarder sa dignité et l’honneur de toute la famille. En